Auteur : Nicolas Bouvier
Édition : Zoé (poche)
Date de parution : Août 2001
Nombre de pages : 112
Genre : Nouvelles
Décor : Genève, Pôle Nord, Japon, Inde et j'en passe
Lu en : Août 2016
Quatrième de couverture : « L’éléphant est peut-être vindicatif, mais plutôt prudent. II n’aurait guère de raison de s’en prendre à un congénère pour le plaisir de quelques princes enturbannés. On devait donc les bourrer de chanvre indien ou de quelque autre toxique pour augmenter leur combativité, et leurs cornaques les cravacher à mort pour qu’ils s’affrontent. Celui que l’on voit pris sous la patte de l’animal vaincu a l’air bien mal en point. S’il n’en meurt pas, il boitera toute sa vie et ne l’aura pas volé ».
« À se demander si la montagne a inventé le romantisme ou si c’est l’inverse. À se persuader aussi que, même pour les Anglais, il était plus facile d’aimer les plantes que les hommes. » (Corbac, p. 29)
Mon avis : Nicolas Bouvier, grand voyageur, écrivain, photographe et iconographe met ses multiples talents à l’œuvre dans son recueil de nouvelles Histoires d’une image. En partant d’une image, d’une illustration ou de l’une de ses photos, il part dans des fabuleux méandres narrant l’histoire que pourrait présenter l’image. Il y mêle habilement ses connaissances historiques et littéraires, sa culture enrichie des nombreux voyages qu’il a effectués ainsi que son esprit vif et quelquefois drôle sans jamais trop en faire.
J’ai trouvé l’exercice étonnant et je me suis vite prise au jeu. Le rythme est bien différent de ce que j’ai l’habitude de lire et après avoir lu les premières nouvelles, j’ai pris davantage conscience de l’importance du choix des images et j’ai repris ma lecture depuis le début, appréciant ce que me faisait ressentir l’image choisie avant de commencer à lire et y revenant à la fin de la nouvelle pour mieux saisir les mots et impressions de l’auteur.
J’ai un gros faible pour la plume de Nicolas Bouvier, qui allie avec brio connaissances historiques et culturelles à ses propres impressions souvent tintées d’une pointe d’humour fugace. En plus, il va sans dire que j’ai fortement apprécié découvrir certains lieux incontournables de Genève, comme son jardin botanique ou le Bois-de-la-Bâtie… Un pur bonheur ! C’est tellement rare d’avoir des écrits suisses qui présentent mon canton. Et que dire des expressions ou notions typiquement helvétiques qui bien entendu foisonnent dans les textes de Bouvier. Quel plaisir que de voir le papet côtoyer le cervelas ou encore de voir passer une pelle à courrier… Ceux qui ne connaissent que peu la Suisse (ou pas du tout) n’y seront sans doute pas trop sensible, mais autant dire qu’avec moi, il a touché dans le mille.
« Bottes texanes, jeans élimés, une ceinture cloutée large comme la main où était accroché l'un de ces pukko finnois, couteau à lame lourde et tranchante qui vous sectionne un pouce avant que vous ayez pu dire "papet" ». (Il y a blé et « blé », p. 6)
Histoires d’une image est un recueil que je conseille. Les nouvelles ne se valent selon moi pas toutes, mais une grosse majorité d’entre elles a trouvé grâce à mes yeux et l’idée de narrer l’histoire d’une image comme il le fait est très bonne, surtout avec un tel bagage culturel.
Un recueil de nouvelles que je qualifierai de différent. À lire, surtout si vous appréciez découvrir des helvétismes et des éléments du quotidien typiquement suisses
Je le lirai un de ces jours, pour en connaître plus sur ton pays :)
RépondreSupprimerHihi ! :D
SupprimerIl y a des nouvelles du monde entier dedans, mais quand même un certain nombre sur la Suisse et une sur Genève ! Et ça ne change pas la façon de parler et écrire typiquement de chez moi, et ça fait plaisir. :D