Titre original : The Curious Incident of the Dog in the Night-time
Auteur : Mark Ha
Édition : Pocket
Date de parution : 2003 VO, 2004 VF
Nombre de pages : 342
Genre : Littérature générale
Décor : Londres (UK)
Lu en : Mai 2016
Quatrième de couverture : Qui a tué Wellington, le grand caniche noir de Mme Shears, la voisine ? Christopher Boone, « quinze ans, trois mois et deux jours », décide de mener l'enquête. Christopher aime les listes, les plans, la vérité. Il comprend les mathématiques et la théorie de la relativité. Mais Christopher ne s'est jamais aventuré plus loin que le bout de la rue. Il ne supporte pas qu'on le touche, et trouve les autres êtres humains... déconcertants. Quand son père lui demande d'arrêter ses investigations, Christopher refuse d'obéir. Au risque de bouleverser le délicat équilibre de l'univers qu'il s'est construit...
« Il posait trop de questions, et il les posait trop vite. Elles s'empilaient dans ma tête comme les miches de pain où travaille mon oncle Terry. C'est une boulangerie industrielle, et il s'occupe des machines qui coupent le pain en tranches. Des fois, la trancheuse ne va pas assez vite, mais les pains continuent à arriver et ça provoque un bourrage. Parfois, je pense que mon cerveau est comme une machine, mais pas forcément une trancheuse. Ça me permet de mieux expliquer aux autres ce qui se passe à l'intérieur. »
Mon avis : J'avoue que j'ai tout de suite été prise par le vocabulaire et la façon particulière qu'a le narrateur de décrire ce qui se passe autour de lui, en se concentrant sur certains détails que le commun des mortels n'aurait même pas remarqués.
On se rend vite compte que ce garçon est différent, il vit dans son monde régit par ses codes et sa logique. Malheureusement, son monde n'est pas toujours compatible avec le monde des autres. Parfois il frappe ou grogne, on pourrait le taxer d'impulsif ou d'ingérable, mais dans son univers, ces gestes sont une réaction parfaitement normale aux actions qui les provoquent. C'est vraiment intéressant, parce qu'on voit rapidement que la ligne entre ce qui est normal pour le plus grand nombre et « anormal » est mince et parfaitement subjective, alors qu'au final, le narrateur est simplement différent. Effectivement, jamais il n'est dit que ce garçon est autiste, mais il me semble que cette dénomination correspond assez bien aux quelques caractéristiques que je connais de ce trouble. Même si j'ai pensé qu'il s'agissait de cela, je trouve bien que le narrateur n'expose pas sa vie en la décrivant selon les symptômes de son trouble, parce que dans sa vie, il est normal, tout fonctionne bien, mais différemment. Et j'ai trouvé ce choix des plus judicieux car le lecteur peut voir et ressentir au-delà d'un terme et découvrir la façon de vivre de ce garçon.
J'ai donc beaucoup apprécié cette lecture si particulière. C'est bien la première fois que je lis un livre écrit ainsi. Par contre, c'est bien qu'il ne sont pas trop long, il aurait peut-être même gagné à être un poil plus court, parce qu'aussi intéressante que soit la plongée dans ce monde, on a assez vite cerné certaines réactions et façons de parler qui pourraient devenir lassantes. Heureusement, au moment où je commençais à me lasser, un événement important est venu marquer un tournant dans l'histoire et j'ai pu suivre le reste avec un plaisir renouvelé.
Certes, je parle beaucoup du narrateur, car il est au centre de l'histoire et on suit le tout avec son point de vue, mais il y a un autre personnage qui a retenu mon attention et que j'ai trouvé vraiment exceptionnel, il s'agit du père. Malgré quelques erreurs, il aime profondément son fils et s'occupe de lui, lui est dévoué et je l'ai vraiment beaucoup apprécié, une très belle preuve d'amour. J'ai adoré les passages le mettant en scène.
Par contre, il y a un petit détail qui m'a laissée perplexe... le fait que le narrateur possède un couteau suisse et le tient souvent ouvert dans sa main (caché dans sa poche) afin de pouvoir se défendre s'il se sent attaqué. Je ne sais pas, je trouve ça un peu bizarre que de lui avoir laissé un couteau suisse muni d'une lame. Quand on voit qu'il se passe parfois quelques incidents, je ne suis pas sûre d'approuver ce choix. (À comprendre surtout que le fait qu'il l'utilise à la maison ne me dérange pas, mais de là à se balader avec, je ne sais pas trop, au même âge je n'avais pas le droit officiellement de faire entrer ce genre de choses dans mon école...)
En bref, une belle découverte du monde particulier du narrateur. J'ai adoré ses comparaisons entre sa façon de percevoir les choses et celle des autres ainsi que ses pensées lorsqu'il appréhende un lieu qui lui est inconnu. On saisi assez vite sa logique, même si elle ne l'est pas vraiment pour nous, et j'ai vite souri en comprenant sa numérotation de chapitres (qu'il explicite dans le livre d'ailleurs).
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