Titre original : Maus
Auteur : Art Spiegelman
Édition : Flammarion
Nombre de tomes : 2 réunis dans cette intégrale
Date de parution : 1986 (tome 1) 1991 (tome 2)
Nombre de pages : 296
Genre : BD, témoignage
Décor : Tchéquie, Hongrie, USA
Lu en : Juin 2016
Quatrième de couverture : Maus raconte la vie de Vladek Spiegelman, rescapé juif des camps nazis, et de son fils, auteur de bandes dessinées, qui cherche un terrain de réconciliation avec son père, sa terrifiante histoire de l’Histoire. Des portes d’Auschwitz aux trottoirs de New York se déroule, en deux temps (les années 30 et les années 70), le récit d’une double survie : celle du père, mais aussi celle du fils, qui se débat pour survivre au survivant. Ici, les Nazis sont des chats et les Juifs des souris. Oubliez vos préjugés : ces souris-là ont plus à voir avec Kafka ou Orwell qu’avec Tom et Jerry. Ceci est de la vraie littérature.
Mon avis : Ce témoignage sous forme de bande dessinée m’a beaucoup plu. On m’en parle depuis un certain temps et je comprends pourquoi maintenant. Cette BD est une façon différente de plonger dans l’Histoire, déjà du fait de la présence des animaux anthropomorphiques qui empêche par moments toute possibilité d’identifier les personnages. Une déshumanisation qui sert bien son but de présenter les deux camps comme deux entités à part entière, sans qu’on puisse distinguer la personne sous son masque.
Tout l’ouvrage mélange des passages du présent, où Vladek raconte à son témoignage à son fils, avec ses problèmes actuels, et les passages du passé où l’on suit le quotidien du père du début de la Guerre, en passant par Auschwitz, jusqu’au jour de sa libération.
Je dois avouer que j’ai trouvé les passages du présent un peu longs et un peu difficile à suivre, car il y a pas mal d’éléments à mettre en place. De plus, le père parle un peu comme Yoda par moments et j’ai trouvé ce choix un peu lourd. Intéressant tout de même, car on peut voir les séquelles de la Guerre, qu’elles soient physiques ou psychologiques (par exemple l’impossibilité pour Vladek de dépenser sans compter ou de laisser quoi que ce soit partir à la poubelle s’il est possible de lui donner une autre utilité).
En revanche, tous les passages qui s’ancrent dans le passé m’ont plu à l’unanimité. Même si les dessins sont déshumanisés et travaillés en noir et blanc, avec des traits relativement simples et directs, on ressent rapidement toute la force du récit et de l’image. Probablement plus que si le résultat ressemblait davantage à une photo de la réalité. Autant je n’ai pas particulièrement apprécié les dessins au début lorsque le père parle avec son fils, autant ceux-ci m’ont conquise dès lors qu’ils ont trait au passé. C’est là qu’ils dégagent toute leur puissance.
Un témoignage qui remue, qui bouleverse et qui prend au cœur sur un thème que j’aurais difficilement pu imaginer en BD. Mais l’auteur – illustrateur est très bon et a su faire les choix nécessaires pour créer une atmosphère que je n’avais jamais sentie auparavant. Un récit qui est donc très différent, mais qui hurle de réalisme et que je conseille vivement.
Lecture pour : Il s’agit quand même d’un sujet fort, qui ne convient donc pas aux plus jeunes, mais dès qu’on s’intéresse un peu à la Guerre et à l’holocauste, on peut le mettre dans toutes les mains.
Incroyable de pouvoir faire une BD sur un tel sujet ! Très réussi.
Une grosse claque que cette BD !
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