Auteur : Alfred Jarry
Édition : Folio classique
Date de parution : 1896
Nombre de pages : 112 (pièce)
Genre : Théâtre, classique
Décor : Pologne, Lituanie
Lu en : Juin 2016
Quatrième de couverture : Le personnage d'Ubu, né d'une pièce créée par des lycéens, est devenu le symbole universel de l'absurdité du pouvoir, du despotisme, de la cruauté. Jarry en montre le ridicule, lui oppose l'arme que les faibles gardent face aux tyrans, la formidable liberté intérieure que donne le rire. Le sens du comique et de l'humour change le tyran en marionnette, en ballon gonflé d'air.
« PÈRE UBU : Ainsi que le coquelicot et le pissenlit à la fleur de leur âge sont fauchés par l’impitoyable faux de l'impitoyable faucheur qui fauche impitoyablement leur pitoyable binette [...] »
Mon avis : Cette pièce est absurde, certes, mais malgré tout, il y a une cohérence entre les scènes et l'histoire a du sens. Ce n'est pas juste une accumulation totalement aléatoire d'éléments dans le but de créer un joyeux bordel. Je me rends compte que j'aime l'absurde qui se tient, et je pense que c'est pour ça que j'ai apprécié Ubu Roi et que j'ai ricané bêtement à plusieurs reprises.
Le personnage du père Ubu est juste dingue. Il prend des décisions en un claquement de doigts, tout en changeant d'idée comme une girouette, semble ne jamais réfléchir et a une façon de penser qui lui est propre. La prise de pouvoir en devient risible tant elle est ridiculement facile et sa manière de renflouer les caisses et d'apaiser le peuple est pour le moins directe et efficace. J'ai bien ri, même si on se rend compte malheureusement que, parfois, le peuple se comporte comme il est parodié dans la pièce, devenant ainsi un bon gros pigeon de base, mais tant qu'on lui lance des miettes, il est content.
La mère Ubu, quant à elle, a un raisonnement un peu plus difficile à cerner. Elle est davantage réfléchie et sert de garde-fou à son mari. Ce petit équilibre des pouvoirs, et le fait qu'elle porte souvent la culotte sans même que son mari s'en rende compte, permet également d'équilibrer l'absurdité de la pièce, la rendant plus fluide et agréable à suivre selon moi.
Bien sûr, je ne peux pas ne pas parler des expressions utilisées par le père Ubu, qui m'ont également bien fait rire. Certaines semblent vraiment sorties de nulle part et sont très drôles.
Par contre, je me demande vraiment ce qu'une telle pièce donne jouée. Surtout avec les moyens de l'époque. Entre le nombre assez élevé de personnages, sans oublier la multitude de figurants, ça ne devait pas être facile de rendre le tout crédible. J'ai aussi une pensée pour le mec déguisé en ours, personnellement, ainsi que pour celui qui devait créer des décors aussi variés que fonctionnels (avec des trappes et tout le tintouin). Je pense qu'avec une troupe très amateur, ça doit frôler le pathétique par moments. Cela dit, ça peut être encore plus drôle, mais ça ne doit vraiment pas être facile à mettre en scène.
En bref, une petite pièce qui se lit très facilement et rapidement, pour laquelle il n'y a pas besoin d'un certain bagage culturel pour comprendre. Cependant, l'explication de sa création est un plus, car elle permet de donner un certain contexte à la pièce qu'on ne pourrait trouver autrement. Si vous aimez l'absurde dosé et qui tient la route, vous pouvez vous lancer.
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