Auteur : Bernard Minier
Édition : XO Éditions
Nombre de tomes : 3 mettant en scène Martin Sevraz
Date de parution : 2011
Nombre de pages : 560
Genre : Policier
Décor : Pyrénées (France)
Lu en : Mai 2016
Quatrième de couverture : Décembre 2008, dans une vallée encaissée des Pyrénées. Au petit matin, les ouvriers d’une centrale hydroélectrique découvrent le cadavre [quelques mots volontairement omis, parce que je trouve dommage de les découvrir avant], accroché à la falaise glacée.
Le même jour, une jeune psychologue prend son premier poste dans le centre psychiatrique de haute sécurité qui surplombe la vallée.
Le commandant Servaz, 40 ans, flic hypocondriaque et intuitif, se voit confier cette enquête, la plus étrange de toute sa carrière. Pourquoi avoir tué ce cheval à 2 000 mètres d’altitude ? Serait-ce, pour Servaz, le début du cauchemar ?
Une atmosphère oppressante, une intrigue tendue à l’extrême, une plongée implacable dans nos peurs les plus secrètes, ce premier roman est une révélation !
Mon avis : Grâce aux avis lus sur le forum, ça faisait un certain temps que je souhaitais me lancer dans un livre de Bernard Minier. J'ai vu que Glacé était le premier de plusieurs histoires qui s'enchaînent, aussi j'ai assez logiquement commencé par celui-ci.
J'avoue que la quatrième de couverture avait largement su titiller ma curiosité, j'avais envie de découvrir au plus vite cette histoire macabre. Je dois donc dire que j'ai été plus que surprise d'emblée en voyant que l'auteur ménageait le suspense pour ne pas nous dévoiler la nature de la découverte sanglante... Du coup, ce choix dans la quatrième de couverture est assez déconcertant, car on voit clairement que d'une part l'auteur ne voulait pas exposer cet élément d'entrée de jeu, mais d'autre part, c'est justement cela qui m'a convaincue de lire ce livre. Choix étrange pour lequel je suis mitigée donc, car j'aurais finalement être surprise à l'annonce de la terrible vérité.
L'histoire en elle-même se découpe en plusieurs grands pans. Tout d’abord, on découvre le décor étrange de la scène de crime et celui tout aussi étrange qui la jouxte, à savoir un institut psychiatrique carcéral qui abrite les pires criminels d’Europe. On se retrouve dans des terres glacées, isolées au milieu des montagnes enneigées. De quoi faire froid dans le dos dans tous les sens du terme. Ensuite on suit en parallèle l’intégration de Diane, une nouvelle psychologue suisse dans l’institut et l’enquête de Servaz sur le crime. J’ai énormément apprécié le travail des policiers, la recherche d’indices qui les mènent sur des multiples pistes. Plus ils avancent, plus le mystère s’épaissit, plus l’intrigue se ramifie et plus les criminels potentiels se multiplient, j’ai vraiment adoré ces passages.
En revanche, les passages avec Diane ne m’ont pas autant convaincue. J’ai apprécié au début, car je trouvais génial de découvrir le milieu carcéral – psychiatrique ainsi que les étonnantes méthodes qu’ils utilisent sur les détenus, mais ça s’arrête un peu là... De plus, les découvertes à l’interne de Diane font souvent échos au travail des enquêteurs, ce qui rend le tout un peu redondant. Pire encore selon moi, on a souvent le droit aux mêmes descriptions à peu de choses près lorsque Diane rencontre un personnage ou se rend dans un lieu que les enquêteurs ont eux aussi rencontrés. C’est bon, j’avais compris la première fois, merci.
Ces répétitions entre nos deux équipes (si l’on peut dire) sont vraiment lourdes, mais ce n’est pas tout. La distinction entre le passage d’une équipe à l’autre est parfois tellement floue qu’il m’a fallu parfois plusieurs paragraphes pour comprendre qui était au centre du passage et relire plusieurs lignes pour me remettre dans le bain. Il y a juste un saut de ligne pour noter le passage de témoin, donc quand on saute sur la page suivante, impossible de le remarquer, pas vraiment le top donc. (Je lis sur version numérique, peut-être qu’il y a un signe distinctif sur papier qui l’indique plus clairement, mais j’en doute...)
Les personnages ne sont pas particulièrement attachants, mais ils sont bien décrits, ils ont chacun un caractère bien marqué ce qui fait qu’on prend vite part à leurs péripéties et on fait partie de l’équipe. Pour ce qui est de Servaz, on en apprend un peu sur son passé, mais pas grand-chose, je suppose qu’un autre pan sera dévoilé dans la suite. Par contre, je n’ai vraiment pas compris l’intérêt de lui faire placer de temps à autres une phrase en latin... Il m’est soudain paru comme un petit péteux qui ramène sa science et ça a un peu desservi au reste de sa description.
Pour ce qui est de la plume, elle est détaillée et précise. Comme je l’ai dit plus haut, je déplore quelques répétitions, mais je pense que cela ne fera que s’améliorer dans ses autres livres. Donc je me réjouis de voir ça. J’ose espérer que l’auteur aura laissé tomber l’usage abusif des italiques qui ne se justifient pas dans la plupart des cas, c’est assez troublant.
Malgré tout, j’ai aimé ce livre. Il y a certes quelques faiblesses à mes yeux. Je trouve l’intrigue et l’enquête absolument exceptionnelle, bien ficelée et étrange. Mais justement, avec de telles bases, l’auteur avait encore un potentiel énorme à exploiter et aurait pu facilement instiller davantage de suspense au fil des pages. Je suis un petit peu dure, parce que je l’ai malgré tout dévoré et apprécié, mais avec ce que j’avais sous les yeux, j’en voulais plus. Je me permets aussi de pointer ces détails du doigt, car j’ose fortement espérer qu’ils ne seront pas présents dans la suite, à part peut-être l’usage des latinismes, mais bon, je vais m’y faire.
Un très bon premier roman malgré quelques petits défauts, on sent que l’auteur a un réel talent pour trouver une bonne intrigue et comment mener l’enquête, ce qui est selon moi central pour un bon livre policier.
Titre : Le Cercle (#2)
Auteur : Bernard Minier
Date de parution : 2012
Nombre de pages : 790
Genre : Thriller, policier
Décor : Toulouse (FR), Espagne
Lu en : Mai 2016
Quatrième de couverture : Un coup de fil surgi du passé, un e-mail énigmatique, qui signe peut-être le retour du plus retors des serial-killers, précipitent le commandant Martin Servaz dans une enquête dangereuse, la plus personnelle de sa vie.
Un professeur de civilisation antique assassiné, un éleveur de chiens dévoré par ses animaux… Pourquoi la mort s’acharne-t-elle sur Marsac, petite ville universitaire du Sud-Ouest, et son cercle d’étudiants réunissant l’élite de la région ? Confronté à un univers terrifiant de perversité, Servaz va rouvrir d’anciennes et terribles blessures et faire l’apprentissage de la peur, pour lui-même comme pour les siens.
Mon avis : Le Cercle est le deuxième volet des aventures du commandant Martin Servaz. Vu la façon dont se terminait Glacé, le premier, j'avais une vague idée des personnages qui pouvaient apparaître ainsi que de la direction que l'histoire allait prendre. Autant dire que je n'ai pas été déçue du tout, au contraire, Bernard Minier a su me surprendre au-delà de mes espérances, j'ai été tout simplement scotchée par le déroulement de ce livre. L'intrigue est incroyablement bien nouée et les ficelles sont bien difficiles à appréhender par Servaz et ses collègues, car un suspect semble tout trouvé, mais certains détails ne collent pas et fait planer un doute, un doute qui soulève l'effroi au sein de l'équipe... Tous se posent la même question, est-IL de retour ?
Je ne peux pas en dire davantage sur le déroulement de l'enquête, mieux vaut ne pas trop en savoir, si ce n'est qu'un meurtre a été commis à l'endroit de Claire Diemar, une jeune professeur qui enseigne dans l'université de Margot. Elle est retrouvée chez elle, dans une mise en scène macabre, dont les éléments de preuve sont bien difficiles à lire. Servaz et ses collègues (que j'ai pris un grand plaisir à retrouver, surtout Espérandieu, soit dit en passant) vont devoir remuer ciel et terre pour défaire ce mystère. Un mystère qui va mener le commandant à rouvrir certaines blessures et à revenir sur certains aspects de son passé...
J'ai juste adoré ce livre, l'intrigue est vraiment géniale, nettement mieux que dans Glacé. D'ailleurs, même l'écriture a évolué et je n'y ai pas trouvé les quelques défauts que j'avais pointé dans mon avis sur Glacé. De plus, je suis contente que les locutions latines aient disparu tout comme les italiques trop nombreuses et inutiles et j'ai trouvé que les passages d'un lieu à l'autre ou d'un moment à un autre se sont faits d'une façon nettement plus claires et naturelles. Je n'ai donc eu aucune difficulté à suivre l'histoire, comparé au premier volet. Un pur plaisir.
Certains chapitres s'intitulent "intermèdes" et nous présentent un personnage dont nous ne connaissons pas le nom et qui vit un véritable calvaire. Le lecteur ne sait pas qui cela peut être jusqu'à LA révélation du livre. Malheureusement, je m'étais spoilé cette révélation en lisant un avis sur N'éteins pas la Lumière. Malgré tout, cela semblait tellement improbable, même impossible, que j'ai douté à quelques reprises... Alors que je savais ! C'est dingue, non ? Et j'ai tout de même frissonné quand la vérité a fait jour. Même si je suis un peu déçue de ne pas avoir pu vivre cette révélation à 100 %, j'ai été complètement absorbée par l'histoire et je ne peux que louer le talent de l'auteur. Si vous aviez tiqué quelques fois sur le style de Glacé, ne passez pas à côté du Cercle, il ne vous décevra pas, ni par son intrigue, ni par son écriture.
Je me réjouis tellement de lire la suite, car au vu de la fin, N'éteins pas la Lumière nous promet une nouvelle enquête palpitante. J'aime.
Titre : N'éteins pas la lumière (#3)
Auteur : Bernard Minier
Date de parution : 2014
Nombre de pages : 616
Genre : Thriller, policier
Décor : France
Lu en : Juin 2016
Quatrième de couverture : « Tu l'as laissée mourir... »
Christine Steinmeyer croyait que la missive trouvée le soir de Noël dans sa boîte aux lettres ne lui était pas destinée. Mais l'homme qui l'interpelle en direct à la radio, dans son émission, semble persuadé du contraire... Bientôt, les incidents se multiplient, comme si quelqu'un avait pris le contrôle de son existence. Tout ce qui faisait tenir Christine debout s'effondre. Avant que l'horreur fasse irruption.
Martin Servaz, de son côté, a reçu par la poste la clé d'une chambre d'hôtel. Une chambre où une artiste plasticienne s'est donné la mort un an plus tôt. Quelqu'un veut le voir reprendre du service... ce qu'il va faire, à l'insu de sa hiérarchie et de ses collègues.
Et si nos proches n'étaient pas ce que nous croyons ? Et si dans l'obscurité certains secrets refusaient de mourir ? Non, n'éteignez pas la lumière, ou alors préparez-vous au pire...
Après les grands succès de Glacé et du Cercle, Bernard Minier revient avec un thriller sur la manipulation et l'emprise, en explorant nos cauchemars les plus intimes, nos phobies et nos obsessions...
Mon avis : Avis garanti sans spoiler, mais du coup, je ne vais pas beaucoup au fond des choses, donc c'est peut-être un peu platouillon.
Pour commencer, je peux dire que Bernard Minier sait vraiment se renouveler et surprendre. Je me rends compte que ces trois tomes sont fort différents les uns des autres, que ce soit sur les sujets traités, la manière dont l'enquête est menée, mais aussi sur les personnages mis en avant. C'est absolument génial de ne pas avoir l'impression de revoir les mêmes scènes ou de deviner où l'auteur veut nous emmener d'entrée de jeu, il est vraiment fort là-dessus.
J'avais trouvé que le premier tome présentait quelques faiblesses, mais ces dernières ont complètement disparu à partir du deuxième volet. Cependant, malgré les faiblesses d'écriture du premier, j'avais absolument adoré le thème et l'enquête, et heureusement, parce que je ne suis pas sûre que j'aurais continué sinon et je serais vraiment passée à côté de quelque chose, car Le Cercle est jusqu'à maintenant mon préféré, c'est un coup de cœur pour moi, car il a vraiment su me surprendre et j'ai été mise sur de fausses pistes de nombreuses fois, du grand !
Bon, venons-en plus sérieusement à N'éteins pas la lumière, car vous savez certes qu'il est différent, mais est-il bien ? En tout cas, comme dit plus haut, aucune faiblesse qui ne m'ait gênée, le style est agréable à lire. Quelques moments sont vraiment stressants et j'ai adoré voir comment l'héroïne se démène seule contre tous. Je me suis souvent demandé si elle n'allait pas finir par dérailler complètement et tout laisser tomber, tant sa position est pénible. Toutefois, même si j'ai grandement apprécié le démarrage et les péripéties, j'ai trouvé la fin un poil précipitée et il manquait peut-être un petit peu de liant pour rendre cette fin un peu moins abrupte. Un petit peu déçue sur ce point, mais ce roman reste clairement très bon malgré tout.
Voilà, il est vraiment difficile d'en dire plus sans spoiler un élément ou un autre, mais je peux vous dire que j'ai apprécié le tout et le thème de la manipulation, très présent, est intéressant et bien exploité, surtout lorsque l'on arrive se mettre pleinement dans la peau de la victime d'un manipulateur. Et même si on tente de la comprendre ou qu'on souhaite l'aider, une partie de nous ne peut pas s'empêcher de douter, ce qui est probablement très réaliste si on se retrouve face à une personne vivant la même chose. C'est troublant.
Minier sait mener son lecteur sur des pistes qu'il n'aurait jamais pu imaginer avant de découvrir celle que l'auteur avait tracée pour ses personnages et j'aime envisager plusieurs pistes erronées, surtout lorsqu'à un moment donné, on trouve la bonne, mais qu'on doute tellement qu'on finit par chercher autre chose.
Très bonne lecture malgré deux chapitres finaux trop précipités à mon goût.
En tout cas, j'attends la suite avec impatience.
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