mercredi 24 janvier 2018

Zombies - BOUFFANGES

Titre : Zombies
Auteur : Bouffanges
Édition : Autoédité
Date de parution : 2015
Nombre de pages : 139
Genre : Difficile à dire, littérature générale qui pousse à réfléchir à l'actualité en se basant sur un fait improbable, les zombies, sans être à aucun moment un livre que je pourrais qualifier de fantasy ou du genre.
Décor : France
Lu en : Janvier 2018

10/10

Quatrième de couverture : Lorsque les morts se mettent à sortir de leurs tombes, les questions fusent : Comment est-ce possible ? Quel danger ces zombies représentent-ils pour les vivants ? Que faire d’eux ?

Tandis que les journalistes s’enthousiasment et que les médecins s’émerveillent, les politiques tergiversent, le tout formant un brouhaha grotesque. L’inaction devient coupable lorsque le nombre de zombies devient préoccupant, chaque semaine en offrant des milliers supplémentaires. Faut-il les renvoyer d’où ils viennent ? Les intégrer à une population inquiète ? Les éliminer ?


Mon avis : Nous voilà sur notre bonne vieille Terre. Tout se passe pour le... heu... comme ça se passe actuellement, je doute que l'on puisse appeler ça « pour le mieux ». La crise économique, on connaît, la crise sociale, également. Nous sommes donc en terrain connu avec Zombies. Le titre vous aura toutefois sûrement mis la puce à l'oreille, une nouvelle crise va voir le jour, lorsque les zombies se mêlent à notre charmante société. Tout commence un jour, lorsqu'une grand-mère fraîchement enterrée, à force de s'esquinter les ongles sur sa caisse en sapin et les mètres cubes de terre, arrive se frayer un chemin jusqu'à la sortie. Tout le monde est ébahi, car le cas est sans appel : son cœur ne bat plus, son sang ne circule plus, elle est cliniquement morte, et pourtant, elle vit. Rapidement, d'autres cas sont signalés en France, que Se passe-t-il ?

Chers lecteurs, je tiens déjà à vous préciser que CE N'EST PAS UN ROMAN DE ZOMBIES ! Certes, il y a des zombies, mais globalement ils ne font rien. Ils sont là pour incarner un rôle, qu'ils incarnent à merveille d'ailleurs, pour de multiples raisons, mais je vais y revenir. Le plus important, dans ce roman, ce sont les diverses réactions de la collectivité face à ces « non-morts ». Le récit se compose d'une multitude de points de vue, présentés sous des formes différentes : articles médicaux sur l'anatomie des non-morts, citations issues de débats en tout genre, extraits d'émissions télévisées, passages dans les journaux, dialogues ou pensées d'un personnage en particulier, etc. Tous les avis sont représentés, et on finira forcément par se placer auprès de l'un ou l'autre de ces avis.

Mais là où l'auteur a fait vraiment fort, c'est que rapidement, on se rend compte qu'il n'y a pas qu'une seule solution, mais qu'en même temps, il n'en existe pas une seule de vraiment bonne. Je crois qu'au cours de ma lecture, je suis passée par tous les stades... Nos chers zombies se retrouvent tout d'abord sous surveillance médicale dans des hôpitaux, qui se transforment rapidement en camps de concentration modernes. Progressivement, des questions sont posées par les « grands de ce monde » sur la crise des non-morts : qu'est-ce qu'on peut en faire ? Les lecteurs sont menés à réfléchir à tout cela, et vont même aller jusqu'à se poser la question cruciale : est-ce que ces non-morts sont même humains ? Qu'est-ce qui définit un humain, en somme ? Les lecteurs vont parcourir en environ 150 pages toutes les grandes questions de l'humanité, allant de l'esclavagisme à la crise migratoire, tout en ne perdant pas de vue que l'on parle de zombies dont on ne sait pas grand-chose. Cette ignorance est également là pour dénoncer le manque d'humanité de notre société, sa peur face à une situation qu'elle pense ingérable, son manque d'implication...

J'ai été tourneboulée par ma lecture, parce qu'il faut se l'avouer, j'ai fini par être d'accord avec des pensées complètement contradictoires... Quand les problèmes sanitaires sont évoqués et les risques liés à la zombitude sont mentionnés, j'ai fini par accepter l'idée admise par certains qu'il suffit de les brûler. Et finalement, quelques pages plus loin, un autre élément m'a fait reprendre mes esprits en me faisant dire que non, ce sont des humains. Puis j'ai continué à gamberger... Finalement, il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses, juste le besoin de ne pas laisser les choses s'enliser, de réfléchir, mais c'est difficile, et ça l'est encore plus quand on revient à l'actualité et la fameuse « crise migratoire ».

Un livre qui fait réfléchir, sur bien des points. Je n'avais, je crois, jamais trouvé autant d'éléments qui font réfléchir dans un seul et même livre, qui plus est, si court. Parce que je pourrais encore vous parler du fait de se passer la patate chaude pour que personne n'ait à prendre de décision, du fait que dès qu'on se rend compte que l'on peut tirer un bénéfice de la situation, certains vont en profiter, ou même du fait que lorsqu'on est de l'autre côté de la barrière, étonnamment, on voit soudain les choses de façon complètement différente !

La fin est absolument géniale, elle fait réfléchir tant elle est percutante. Je sens que je ne vais pas l'oublier de sitôt !

En bref, un bon livre qui fait réfléchir sur l'actualité. Ne pas passer à côté si c'est le genre de choses qui vous intéressent.

2 commentaires:

  1. Oui, foncez. Ce roman est surprenant et c'est ce qui fait sa force. Lire ta chronique m'a donné envie de le relire.

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