Auteur : Noémi Krynen
Édition : Taurnada
Date de parution : 15 mars 2015
Nombre de pages : 204 (papier) / 117 (num.)
Genre : Thriller
Décor : Vercors
Lu en : Mars 2015
Quatrième de couverture : Alors qu'une série de meurtres teinte de rouge la si belle campagne enneigée du Vercors, Édouard, dentiste, revient dans son village après la mort de ses parents. Il y retrouve Renaud, un vieil ami d'enfance, et se lie avec Anna, une jeune serveuse.
Édouard pensait connaître ses parents, mais il n'est pas au bout de ses surprises... Ce séjour qui ne devait être qu'une simple formalité administrative va peu à peu glisser vers l'abîme du passé et bouleverser définitivement son avenir..
Mon avis : Sang blanc raconte deux histoires en une. Il y a tout d’abord Cassandre, une jeune fille de Rencurel, qui décide de sortir faire la fête avec des amies. Pendant sa soirée, tout ne se passe pas comme prévu et elle finit par rentrer en voiture avec un groupe de jeunes très alcoolisés. Le lendemain, le village est sous le choc : Cassandre a été violée et tuée. Nous faisons ensuite la connaissance d’Édouard, un jeune homme qui revient à Rencurel, son village natal, pour procéder à l’enterrement de ses parents, tués dans un accident de la route. Petit à petit, des liens commencent à se nouer entre ces deux histoires par le biais d’un village commun.
J’avoue que j’ai eu grand-peine à me plonger dans ce récit. Le début était trop lent à mon goût et manquait cruellement d’action. Il m’a bien fallu atteindre la moitié (même presque les deux tiers) du livre avant d’enfin ressentir un peu de tension et de suspense. Je trouve que c’est un peu décevant pour un thriller. Certes, le livre est court, donc même une moitié se lit très vite, mais cela reste proportionnellement trop long pour moi. Bien que j’aie trouvé cette première partie trop lente et un peu plate, elle aura au moins eu l’avantage de me faire découvrir plus en détail le caractère et l’état d’esprit d’Édouard, ce qui est très important pour apprécier la suite et la fin de l’ouvrage. D'ailleurs, autant le dire tout de suite, si le début ne m'a pas convaincue, la fin a su me surprendre et me captiver.
À cela s’ajoute un problème de temporalité narrative, qui se retrouve tout au long du livre. Les chapitres sont découpés et titrés selon les jours de la semaine (donc lundi, mardi, etc.) Toute l’histoire se déroule sur huit-dix jours environ, ce qui rend incroyablement peu crédibles certains éléments. Par exemple, un matin, Édouard rencontre Anna, une serveuse, avec qui il se lie vite. Qu’ils se jettent l’un sur l’autre dès le premier soir, cela les regarde, ils font ce qu’ils veulent, c’est tout à fait crédible. Par contre, je trouve peu probable qu’il veuille emménager avec elle et tout lui donner tellement il est fou amoureux d’elle, alors qu’ils se connaissent depuis quarante-huit heures… Ce n’est pas le seul cas de temporalité qui pose souci. À un moment, un personnage dit que lui et son collègue doivent retourner à Grenoble le jeudi, et l’autre lui demande pour être sûr : « dans deux jours ? », alors que le titre du chapitre nous annonce que nous sommes samedi… Vous me direz que ce n’est pas grand-chose, mais cela a suffi à me déstabiliser et je n’ai pas pu réellement croire à la relation entre Édouard et Anna, qui du coup sonnait beaucoup trop faux dans ma tête. Forcément, une fois que j'ai eu repéré un ou deux de ces détails, je me suis involontairement focalisée dessus : ils m'ont donné une impression d'histoire précipitée et superficielle.
En ce qui concerne la plume de Noémi Krynen, elle est plutôt agréable à lire. Ses descriptions, principalement de l’état d’esprit des personnages, sont vraiment bonnes. Dommage que ce problème de temporalité m’ait empêchée de croire davantage à leurs histoires.
Mon avis sur ce livre est donc quelque peu mitigé. J’ai adoré la fin, qui est originale et cohérente, grâce à la présence de plusieurs informations cruciales glissées discrètement au fil des pages. Une fois la dernière page tournée, on prend conscience rétroactivement de l’importance de certains éléments, c’est top. De plus, l’imbrication des deux histoires fonctionne plutôt bien malgré la temporalité que je trouve précipitée et boiteuse. Malheureusement, la lenteur de la première moitié du roman et cette impression que certaines choses sonnaient faux m’ont déplu. J’ai donc beaucoup de peine à donner un avis tranché et me sens un peu obligée de prendre en compte mes différents ressentis pour le début ainsi que pour la fin de l'histoire. Je tiens à féliciter le choix du titre, dont j’avais apprécié la sonorité avant lecture et dont j’ai adoré l'image après. Je m'en suis aperçue lorsque je l’ai évoqué une fois le livre terminé et cela m’a fait sourire.
Pour résumer, Sang blanc est un livre qui n’a pas su pleinement me convaincre, mais dont j’ai apprécié la seconde moitié et le personnage principal. Quelques éléments auraient peut-être gagné à être un peu retravaillés, mais la fin, surprenante et claquante, est très bien telle qu’elle est. Je suis juste déçue de ne pas avoir été emportée dès les premières pages.
Je tiens à remercier les Éditions Taurnada de m’avoir fait découvrir cet ouvrage, ainsi que le forum A&M.
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