Auteur : Molière
Édition : Larousse (petits classiques)
Date de parution : 1664
Nombre de pages : 207 (pièce brute ~110 pages)
Genre : Théâtre, classique
Lu en : Juin 2016
Quatrième de couverture : Une famille est déchirée ; sous le masque d’une religion austère, un intrus s’est installé, a conquis Orgon, le maître de maison, et sème le désordre : il courtise en secret la femme de son hôte, convoite sa fille et ses biens. Et Orgon n’y voit que du feu... sacré ! En 1664, Molière montre, dans Le Tartuffe, les dangers de l’imposture et de l’aveuglement. Deux fois interdite à l’époque, sa pièce est plus que jamais d’actualité. Et si le rire restait le meilleur moyen de combattre le fanatisme ?
(Ce début de citation est ultra connu, mais ce que j’apprécie le plus, c’est l’esprit avec lequel Dorine cloue le bec de Tartuffe, une réplique délicieuse et piquante, mais malheureusement peu connue.)
« TARTUFFE : Couvrez ce sein que je ne saurais voir :
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées.
DORINE : Vous êtes donc bien tendre à la tentation,
Et la chair sur vos sens fait grande impression ?
Certes je ne sais pas quelle chaleur vous monte :
Mais à convoiter, moi, je ne suis point si prompte,
Et je vous verrais nu du haut jusques en bas,
Que toute votre peau ne me tenterait pas. »
Mon avis : Décidément, Molière aime taper sur les grands de ce monde, sur ces personnes qu’on ne peut critiquer ou toucher. Médecins, hommes de foi, tous en prennent pour leur grade, pour la plus grande joie du public de l’époque (quand les pièces arrivent à passer outre la censure) et d’aujourd’hui, car les thèmes abordés sont encore d’actualité.
Le Tartuffe est formé de 5 actes en alexandrins. Un format donc assez classique si je puis dire et qui ravira certains autant qu’il en décevra d’autres. Il est vrai que l’utilisation des rimes rend le texte un peu plus difficile d’accès, mais lui donne à qui sait l’apprécier, un cachet indémodable et un rythme qui n’a nul autre pareil. Il faut donc un minimum de concentration pour suivre, comprendre et apprécier cette pièce, mais j’aime parfois prendre mon temps avec un livre pour qu’il me dévoile sa substance après un peu de résistance. Dans le cas présent, c’est juste ce qu’il fallait, je reproche juste quelques tirades un peu longues. Et j’ai un peu de peine quelquefois à imaginer l’interlocuteur attendre avec des yeux de merlan frit que l’orateur termine avant de s’offusquer. Donc c’est un peu trop téléphoné par moments pour moi.
La trame de base est on ne peut plus simple : un dévot entre dans la famille d’Orgon, qui lui tend les bras, lui offre tout et est prêt à lui donner la main de sa fille, parce que Tartuffe est un homme bon, qui vit selon les principes de la foi, etc. Bien entendu, il n’en est rien et le lecteur voit rapidement le vrai visage de cet homme exécrable, grâce aux apartés et dialogues lorsque Orgon n’est pas présent. On attend donc que l’imposture éclate au grand jour, mais celui qui pourrait sacrifier « ami, femme, parents et [lui]-même avec eux » est coriace et a plus d’un tour dans son sac. Jusqu’où ira-t-il ? Vous le saurez en lisant ou en voyant cette pièce que je vous conseille vivement malgré quelques répliques un peu trop longues à mon goût.
Lecture pour : Cette pièce est un peu plus difficile d’accès que d’autres de Molière, vu qu’elle est construite en vers. Mais si l’exercice ne rebute pas, même les plus jeunes peuvent se lancer. Une bonne façon aussi de s’ouvrir à cette forme de théâtre cela dit, parce que la trame est assez facile à suivre. Donc plus au tempérament qu’à l’âge.
Un poil plus difficile d'accès, mais du très bon, à n'en pas douter !
Ah lui, je me le note :)
RépondreSupprimerJ'avoue que j'adore Molière. ^^ À part "Les Précieuses ridicules" qui m'a un peu déçu, j'ai apprécié tout le reste. Mais bon, je n'ai pas encore tout lu. ;)
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