jeudi 14 juillet 2016

La Trilogie marseillaise - Marcel PAGNOL

Titre : Marius (#1)
Auteur : Marcel Pagnol
Édition : Flammarion
Nombre de tomes : 3
Date de parution : 1931
Nombre de pages : 187
Genre : Théâtre
Décor : Marseille
Lu en : Juillet 2016

10+/10

Quatrième de couverture : À force d'observer les grands voiliers qui font escale dans le Vieux-Port, en face du bar de son père César, Marius n'a plus qu'une obsession : partir. Cette envie est si forte qu'elle l'empêche de voir l'amour que lui porte Fanny, la petite marchande de coquillages qui tient éventaire sur la terrasse du Bar de la Marine. Ce n'est que lorsqu'un des clients, Maître Panisse, la serrera d'un peu trop près qu'il en prendra conscience. Pour garder Marius, Fanny se donnera à lui, mais en vain. Elle lui fera alors croire qu'elle en aime un autre. Mais la mer restera la plus forte et Marius embarquera sur "La Malaisie".

« CÉSAR : Quand on fera danser les couillons, tu ne seras pas à l’orchestre. »


Mon avis : Depuis des années que je souhaite découvrir Pagnol, après avoir vu quelques passages de films, avoir eu droit à des répliques cultes que je n’avais jamais lues ou vues dans leur contexte, et, enfin, j’ai passé le pas. Et sincèrement, je regrette de ne pas l’avoir fait avant ! Cette pièce est une véritable perle, elle est tout bonnement irrésistible. Les personnages sont tellement attachants, tellement vrais, les dialogues sont drôles ou sérieux quand il le faut, les expressions et le fait de lire avec un accent marseillais dans la tête donne tellement de relief et de personnalité au texte, c’est juste une vraie merveille.

« PANISSE : Justement. Un bateau qui a une hélice à chaque bout, c’est un bateau qui marche toujours à reculons. Il n’a pas d’avant ton bateau. Il a deux culs. Et toi, ça fait trois. »

On vit le texte, à aucun moment on se demande qui parle parce qu’on n’est jamais perdu et j’adore le décor choisi. Ne connaissant que quelques répliques, je ne savais pas trop ce que j’allais trouver, si j’allais lire une sorte de farce, mais j’ai été ravie de découvrir qu’il y a une histoire profonde derrière le quotidien des personnages et j’ai adoré voir les sentiments qui se battent dans la tête de Marius. Un choix terrible et je ne le comprends que trop, il a besoin d’aller au bout de ses rêves pour vibrer et se sentir vivant, mais il y a autre chose qui entre dans sa vie... Et quelle chose !

J’ai été totalement séduite par le style de Pagnol et je me réjouis de découvrir ses autres œuvres au plus vite, en commençant par la suite de sa trilogie marseillaise fraîche à respirer les embruns marins du port.

Irrésistible, une vraie merveille, il ne FAUT PAS passer à côté !

༺ ༺ ༺  ༺ ༺    ༻ ༻ ༻ ༻ ༻


Titre : Fanny (#2)
Auteur : Marcel Pagnol
Date de parution : 1931
Nombre de pages : 189
Genre : Théâtre
Décor : Marseille
Lu en : Juillet 2016

10/10

Quatrième de couverture : I y a deux mois que Marius est parti, il n'a donné aucune nouvelle. Dans l'atmosphère lourde et pesante du Bar de la Marine, César est taciturne. Lorsque Fanny annonce qu'elle attend un enfant de Marius, Honorine, sa mère, est anéantie. Panisse, qui l'avait demandée en mariage, est aux anges : il accepte la jeune mère et son enfant.

Le bébé est né. Un soir, quelque temps après le mariage, Marius réapparaît. Il est guéri de son désir d'évasion et veut reprendre son bien : Fanny et le bébé.

« CÉSAR : Quand il est né, il pesait quatre kilos... quatre kilos de la chair de sa mère. Mais aujourd'hui, il pèse neuf kilos, et tu sais ce que c'est, ces cinq kilos de plus ? Ces cinq kilos de plus, c'est cinq kilos d'amour. Et pourtant, c'est léger l'amour ! C'est une chose qui vous environne, qui vous enveloppe, mais c'est mince et bleu comme une fumée de cigarette. Et il en faut pour faire cinq kilos... Moi, j'en ai donné ma part ; elle aussi. Mais celui qui a donné le plus (il montre la porte par où Panisse est parti), c'est lui. Et toi, qu'est-ce que tu as donné ? »


Mon avis : Bon, honnêtement, je ne vois pas trop ce que je pourrais rajouter que je n’ai pas déjà dit dans mon avis du premier volet de cette Trilogie marseillaise, Marius.

Cette suite est vraiment à la hauteur du premier volet, une suite magnifique et assez logique. On découvre comment Fanny vit le départ de Marius, et, on apprend qu’elle a un terrible secret sur les bras, qui n’étonnera probablement pas grand monde. C’est à ce moment-là que Panisse se décide de demander une nouvelle fois la main de la belle, avant même de savoir la vérité, mais même lorsqu’il la découvre, sa réaction est magnifique et finalement, ils se disent oui.

J’ai vraiment apprécié la place que prend Panisse, qui est devenu à mes yeux vraiment un homme au grand cœur, alors que dans Marius je l’avais certes trouvé amoureux, mais un peu lourd, alors que là, je l’ai compris, il est vraiment touchant. César aussi prend un peu plus d’importance et ce vieux bourru laisse lui aussi apparaître un cœur immense derrière sa carapace.

Dans les dernières scènes, Marius rentre au pays et il tombe de haut. C’est compréhensible, il a tout manqué puisqu’il n’était pas là : il est parfois un peu injuste et parfois on se dit qu’il n’a pas tort. J’ai bien aimé suivre la grosse discussion finale entre les personnages où chacun donne son point de vue, car on les soutient tous, alors que l’on sait que ce n’est pas possible, qu’il y a forcément quelqu’un là au milieu qui va souffrir.

Une très bonne suite, je me réjouis de lire César au plus vite.

༺ ༺ ༺  ༺ ༺    ༻ ༻ ༻ ༻ ༻


Titre : César (#3)
Auteur : Marcel Pagnol
Date de parution : 1946
Nombre de pages : 189
Genre : Théâtre
Décor : Marseille
Lu en : Juillet 3016

6/10

Quatrième de couverture : Panisse est mourant. Vingt ans ont passé depuis son mariage avec Fanny. Avant de s'éteindre, il confie à son ami Elzéar, le curé, une lettre à remettre à Fanny, après sa mort. Puis, il demande à Césariot, leur fils rappelé à son chevet, de veiller sur sa mère. Plus tard, pour respecter les dernières volontés de son mari, Fanny apprend à Césariot que Panisse n'était pas son vrai père et qu'il est en réalité le fils de Marius. Ce dernier travaille maintenant dans son garage, à Toulon, avec un associé, individu peu recommandable qui, pour plaisanter, fournit à Césariot de bien mauvais renseignements sur son père.

Césariot met en garde Fanny quand il lui parle de Marius pour qui il éprouve, malgré tout, une sympathie grandissante. Lorsqu'il viendra voir son père, César, Marius trouvera les mots pour convaincre Fanny qu'il n'a jamais cessé de l'aimer.


Mon avis : César vient clore la Trilogie marseillaise qui avait commencé par Marius puis Fanny. Ce volet-là utilise un ton très différent des deux autres : l’ambiance est plus pesante puisque Panisse est mourant et souhaite se confesser. On voit d’ailleurs que la trilogie peut se décomposer en trois grandes phases de la vie : l’amour, la vie, la mort. Donc forcément, ce dernier volet n’est pas le plus rose.

La scène s’ouvre sur un Panisse à l’article de la mort, qui se retrouve cloué au lit et qui reçoit la visite d’un prêtre organisée par l’intermédiaire d’un stratagème de ses amis. J’ai trouvé ce passage vraiment long et je ne sais pas pourquoi, mais j’ai trouvé que certaines répliques sonnaient complètement faux. Sur son lit de mort, Panisse souhaite réparer les erreurs qu’il a commises et décide que son fils doit savoir la vérité sur sa paternité et charge ainsi Fanny de lui transmettre le message le jour venu. À l’annonce de la nouvelle, l’enfant devenu jeune homme va rendre visite incognito à Marius.

Je déplore un peu le manque de rythme et le passage trop répété d’un tableau vers un autre, j’avais plus l’impression de voir des indications cinématographiques que théâtrales et je crois que c’est avec ça que j’ai eu le plus de mal : je n’étais plus devant une pièce, mais devant un script, gros changement donc par rapport aux deux autres pièces.

J’ai également été troublée par le fait que Marius et Fanny mettaient en scène des tranches de vie, alors que César est bien différent et donne plus dans le pathos. De plus, les passages se voulant drôles m’ont semblé faire un gros bide, alors que j’avais adoré les petites piques auparavant. Dans la même idée, la fin ne m’a pas plus marquée que ça.

En bref, César m’a nettement moins plu que les deux autres volets de la Trilogie marseillaise. Je vous conseille de la lire afin de boucler la boucle, mais je crois que si j’entame une relecture un jour, je me contenterai des deux premiers, c’est dire.

En deçà des deux premiers, à lire pour boucler la boucle.

3 commentaires:

  1. J'ai lu cette trilogie il y a bien longtemps. Je me souviens avoir apprécié les romans de Pagnol. J'en ai lu plusieurs autres à l'époque.

    RépondreSupprimer
  2. (Oh, merci pour tous ces commentaires, ça fait plaisir ! :D)

    Cette trilogie m'a donné envie de découvrir d'autres ouvrages de Pagnol, ça c'est sûr !

    RépondreSupprimer
  3. Coucou,
    J'ai beaucoup aimé Fanny moi aussi et ça m'a donné envie de lire César du coup, c'est une trilogie jolie, colorée et avec un langage pittoresque et amusant, ça m'a bien plu :)

    RépondreSupprimer