Titre original : Child 44
Auteur : Tom Rob Smith
Édition : Pocket
Nombre de tomes : 3
Date de parution : 2008
Nombre de pages : 519
Genre : Policier
Décor : Russie
Lu en : Octobre 2015
Quatrième de couverture : Hiver 1953, Moscou. Le corps d'un petit garçon est retrouvé sur une voie ferrée.
Agent du MGB, la police d'État chargée du contre-espionnage, Leo est un officier particulièrement zélé. Alors que la famille de l'enfant croit à un assassinat, lui reste fidèle à la ligne du parti : le crime n'existe pas dans le parfait État socialiste, il s'agit d'un accident. L'affaire est classée mais le doute s'installe dans l'esprit de Leo.
Tombé en disgrâce, soupçonné de trahison, Leo est contraint à l'exil avec sa femme Raïssa, elle-même convaincue de dissidence. C'est là, dans une petite ville perdue des montagnes de l'Oural, qu'il va faire une troublante découverte : un autre enfant mort dans les mêmes conditions que l' « accident » de Moscou.
Prenant tous les risques, Leo et Raïssa vont se lancer dans une terrible traque, qui fera d'eux des ennemis du peuple...
Mon avis : Le résumé semblait prometteur et je n’ai pas été déçue. Déjà, j’ai été complètement stupéfaite de découvrir le quotidien des Russes dans les années 50... Mes maigres connaissances sur ce pan d’histoire m’ont largement permise de suivre tout ce qui se passe dans le livre, mais je ne pensais vraiment pas que la situation à cette époque, avec les goulags, trahison, espionnage et compagnie, était aussi horrible... Sans oublier les hivers rudes, les conditions de logement, les marchandages pour sauver sa vie et exactions multiples de l’autorité. On entre pleinement dans la vie des personnages principaux et nous apprenons ainsi à connaître le quotidien de plusieurs classes de gens. Les descriptions sont prenantes, criantes de vérité et des plus passionnantes.
En ce qui concerne l’histoire en elle-même, j’ai eu un peu de peine au début à savoir où l’auteur voulait en venir, sans pour autant m’ennuyer à un seul instant. Je me demandais juste comment il allait réussir à lier entre elles les nombreuses facettes de l’histoire qu’il nous offrait. Et pourtant... Plus j’avançais et plus je me rendais compte que tout avait été soigneusement pensé, de la première à la dernière phrase. Jusqu’au dernier chapitre j’ignorais totalement comment tout cela allait finir et encore une fois, tout avait été prévu et la fin nous est comptée comme une évidence que je n’avais pas été capable d’entrevoir. Quelle bonne surprise !
Les thèmes abordés sont forts et la trame de fond est de plus passionnante et savamment menée et imbriquée dans la vie quotidienne des Russes sous Staline. Une très belle découverte. Par contre, ce n’est qu’après avoir lu les trois quarts du livre que j’ai appris qu’il y avait une suite... Il s’agit même d’une trilogie mettant en scène le même personnage principal. Honnêtement, j’ai très peur de lire la suite, là comme ça, je dirais qu’elle est superflue vu comment termine le premier « tome ». Je ne vais pas trop m’avancer sans avoir vu les deux autres tomes, mais j’ai l’impression que Tom Rob Smith a peut-être un peu trop tiré sur la corde pour continuer à faire vivre ses personnages... Dommage, je trouve qu’ils ont déjà bien vécus. À voir.
Titre : Kolyma (#2)
Titre original : The Secret Speech
Auteur : Tom Rob Smith
Date de parution : 2009 VO, 2010 VF
Nombre de pages : 402
Genre : Policier
Décor : Kolyma, Moscou (Russie), Budapest (Hongrie)
Lu en : Mai 2016
Quatrième de couverture : 1956. La mort du « petit père des peuples » a plongé le pays dans le chaos. Tandis que Khrouchtchev entreprend sa politique de déstalinisation, les langues se délient : le temps est venu de régler les comptes.
Ex-agent zélé du MGB, Leo Demidov, aujourd’hui repenti, est à la tête d’un département de criminologie. Avec sa femme, Raisa, il a adopté deux fillettes, mais l’aînée, Zoya, hait ce père de substitution. Et elle n’est pas la seule... Car, dans l’ombre, quelqu’un attend son heure, une femme que la colère et le sentiment d’injustice ont rendue ivre de vengeance.
Pour sauver les siens, Leo n’aura bientôt plus d’autre choix que de se jeter dans la gueule du loup : le terrifiant goulag de Kolyma...
Mon avis : Comme je le disais à la fin de mon avis sur Enfant 44, j'avais peur de découvrir cette suite, parce que je trouvais que le premier livre se suffisait à lui-même et je ne voyais pas du tout comment l'auteur pouvait continuer sur sa lancée au vu de la fin. J'ai été agréablement surprise, car Tom Rob Smith a su s'extirper de tout ce que j'imaginais.
Dans ce livre, on suit certes les mêmes personnages quelques années après la fin d'Enfant 44, mais on repart sur des nouvelles bases. J'ai aimé retrouver Léo dans sa nouvelle vie, par contre, les passages avec Zoya m'ont rapidement déçue, car il ne sont pas toujours crédibles...
Ce que j'ai le plus aimé c'est le fait d'avoir su mêler la fiction à l'Histoire. Dans ce livre, on a par exemple un aperçu d'un goulag depuis l'intérieur. On suit une traversée en bateau qui va amener les prisonniers au goulag de Kolyma, l'un des pires de par sa situation géographique tout au nord de la Russie. Le froid est glacial, les conditions de travail y sont encore pires que dans les autres goulags. Même si les raisons qui mènent les personnages à Kolyma sont un peu too much, j'ai adoré découvrir la vie au goulag, terme obscur qui ne me laissait en rien présager des horreurs et des tortures que j'allais y trouver.
De fil en aiguille, nous allons découvrir ce qui justifie le titre original (The Secret Speech), puisque l'on va découvrir le fameux " rapport Khrouchtchev " après la mort de Staline. Il y décrit ses excès, ses erreurs et ce rapport historique va ébranler toute la Russie et aura des répercussion jusqu'en Hongrie, avec les insurrections de Budapest, la prise de la tour radio, les soulèvements étudiants, etc. Tous ces événements se sont donc vraiment produits, et j'ai beaucoup aimé en savoir plus, car je ne connais pas grand-chose de cette période historique ni de cette région. Certes, il est clair que l'implication de Fraera et des autres personnages dans ces événements ni est pour rien dans leur déclenchement, mais tout s'est malgré tout bel et bien produit. Des tirs d'obus, des mitraillettes, des immeubles démolis par dizaine... l'auteur nous montre ses horreurs depuis l'intérieur.
À part quelques éléments (surtout les passages avec Zoya), j'ai apprécié cette lecture. Cependant, il faut savoir que le ton de Kolyma est bien différent de celui d'Enfant 44. Le suspense y est moins présent et il faut être plus sensible à ces événements historiques et aux horreurs qui se sont passées. Je pense aussi qu'il est bien de ne pas enchaîner directement ce livre après le premier, vu que les deux histoires sont bien distinctes, on peut laisser passer quelques mois sans problème.
Du coup, je pense que je vais lire Agent 6 un de ces quatre. Je me demande bien ce que l'auteur nous réserve, vu qu'il sait se renouveler tout en ancrant bien ses livres dans l'Histoire.
Titre : Agent 6 (Leo Demidov#3)
Titre original : Agent 6
Auteur : Tom Rob Smith
Date de parution : 2013
Nombre de pages : 605
Genre : Drame, historique
Décor : Moscou (RUS), Kaboul (AFG), Pakistan
Lu en : Novembre 2017
Quatrième de couverture : En Union Soviétique, Afghanistan et États-Unis, 1950-1980. 1965. Alors que sa femme Raisa et leurs deux filles, Elena et Zoya, sont envoyées à New York pour participer à un Tour de la Paix censé réunir étudiants américains et soviétiques autour d’un concert, Leo Demidov, lui, se voit contraint de rester en URSS. Mais l’ex-agent du KGB a un mauvais pressentiment. Sur place, le concert vire au carnage : Jesse Austin, chanteur noir américain et fervent partisan communiste, est assassiné. Alors qu’elle tente de le secourir, Raisa est également abattue. Balle perdue ? Homicide ? Qui se cache derrière ces meurtres ? Si les rapports du FBI soupçonnent Raisa d’avoir été la maîtresse de Jesse Austin, Leo, lui, refuse de croire en la culpabilité de sa femme. 1980. Alors qu’il s’apprête à passer la frontière finlandaise, Leo est arrêté avant d’être envoyé à Kaboul. Dans un pays dévasté par la guerre, l’ex-agent du KGB fuit sa douleur dans les vapeurs d’opium. Jusqu’au jour où une nouvelle occasion de prendre le large apparaît : une alliance avec les terroristes talibans. Les risques sont considérables, mais pour connaître la vérité sur la mort de sa femme et protéger les siens, Leo est prêt à tout.
Mon avis : Retour du froid, Russie à l'honneur sur le forum, je me suis dit que c'était le moment idéal pour terminer cette série que j'avais bien aimé. C'est parti pour Agent 6.
Ce tome commence à mille lieues de ce que l'on a laissé dans Kolyma, parce que Tom Rob Smith a souhaité nous offrir une sorte de préquelle sur ses personnages, même si j'ai apprécié découvrir quelques passages sur la rencontre de Leo et de Raïssa, j'avoue que tout m'est un peu passé au-dessus. On croirait presque que l'auteur n'avait pas du tout prévu cette préquelle et en profite pour rajouter de nombreux élément qui lui serviront au cours du roman.
On repasse au présent post-Kolyma, on part aux États-Unis, on délaisse complètement Leo. Puis pouf, changement de décor, quelque chose se passe, on revient à Leo, et là, c'est le gros éclat de rire. On a une multitude de chapitres du type « 7 ans plus tard » (oui, oui, 7 ans), puis juste après « 8 ans plus tard » (ah oui, quand même), puis « 6 mois plus tard », etc. Franchement, ça devient ridicule.
Au final, à la moitié du livre, on ne sait toujours pas réellement quelle est l'intrigue centrale, puis on se retrouve en pleine guerre en Afghanistan, on en apprend plus sur le rôle des Soviétiques. Les passages historiques ne sont pas inintéressants, mais très mal intégrés à la trame principale.
Les 40 dernières pages nous répondent à toutes les questions, peut-être qu'il aurait fallu nous donner quelques infos plus tôt dans le livre, parce que même si certains liens étaient bien trouvés, je suis passée complètement à côté. Ce que je reproche le plus, c'est peut-être de ne pas avoir créé des nouveaux personnages et de laisser tomber Leo et sa famille... Franchement, ça n'apporte absolument rien de faire vivre tout ça aux Demidov, au contraire, ça paraît même parfois difficile de faire coller l'histoire de Leo à ce que l'auteur veut raconter.
Donc en gros, autant j'ai adoré Enfant 44 et trouvé que Kolyma était une bonne surprise, autant on peut laisser Agent 6 de côté sans problème. Seul point positif : j'ai appris plein de choses sur la guerre en Afghanistan et sur le communisme en général.
On peut passer à côté de ce tome sans trop de souci je trouve
J'ai adoré "Enfant 44", un livre que m'a prêté ma soeur.
RépondreSupprimer