Auteur: Maud Tabachnik
Édition: Albin Michel
Date de parution: 2008
Nombre de pages: 248
Genre: Thriller / (~historique)
Décor: France / Sinaï - Egypte / Tchernobyl - Ukraine (1986)
Lu en: Mars 2014
Quatrième de couverture: Ils sont trois. Sans se connaître ils cheminent vers la même ville d’Ukraine. Ce point de non-retour qui a pour nom Tchernobyl.
Vladimir, fils d’un tueur politique de Kharkov, deviendra malgré lui mafieux et criminel.
Charles, petit-fils de juifs déportés, retrouvera son identité dans les sables du Sinaï.
Yvan, fils d’un kolkhozien brutal, choisira la nature contre la violence des hommes.
Enfants d’un après-guerre qui n’en finit pas, héritiers d’un monde qu’ils n’ont pas voulu, comment vont-ils conjurer le pire ?
« Depuis le début de la semaine les radios étrangères ne parlent que de ce qui s’est passé à Tchernobyl, et ça n’a rien à voir avec les infos de Moscou ou de Kiev. L’Europe flippe à mort. Mais pas nous. A entendre le présentateur de la chaîne principale, tout baigne. C’était juste un petit incendie de rien du tout, très vite circonscrit "grâce au dévouement de nombreux spécialistes envoyés immédiatement sur place" ».
Mon avis: Tchernobyl. Qui n’a pas des frissons rien qu’en entendant ce nom sinistre ? Certains se souviendront peut-être avoir suivi en temps réel toutes ces horreurs retransmises à la télé, d’autres, plus jeunes, déploreront plus tard les effets néfastes de cet évènement. Ce qui est sûr, c’est que peu importe si l’on était né ou non lors de cette catastrophe, tout le monde en sait quelque chose.
Ciel de cendres nous présente le quotidien de trois hommes qui se sont trouvés sur les lieux peu après la catastrophe. J’ai beaucoup apprécié découvrir le passé très différent des trois protagonistes, grâce auquel le romanesque se mêle aux témoignages historiques. On en apprend beaucoup sur la guerre mondiale, la situation tendue en Ukraine et les affrontements entre les différentes idéologies politiques. Je dois avouer que j’ai parfois eu un peu de peine à comprendre certains passages, parce que je ne connais pas beaucoup l’histoire ou la situation politique de l’Ukraine et de l’URSS en général. Heureusement, on arrive quand même à saisir ce qu’il se passe, même en laissant de côté ces quelques passages, qui sont un peu difficiles. Finalement même un non-initié parvient à découvrir un peu mieux l’histoire de la région.
J’ai également beaucoup aimé la présence de ces trois narrateurs, qui ont chacun un vécu bien différent des autres. Cela donne un certain piquant à l’histoire et à la fin du livre, j’étais presque déçue de ne pas connaître la suite plus précise de ces trois récits. Malgré tout, la fin de l’histoire telle qu’elle est se comprend. Je pense donc que c’est un choix de l’auteur que de ne pas avoir développé davantage toutes ces histoires annexes. Il y en a juste une qui a mon goût aurait vraiment gagné à être racontée jusqu’au bout, car elle laisse un trop grand sentiment d’inachevé pour moi.
Le vocabulaire utilisé est très différent d’un narrateur à l’autre, mais colle très justement à la personnalité de chacun, passant d’un vocabulaire très « jeune mafieux » à un vocabulaire beaucoup plus simple et naïf selon le protagoniste.
L’histoire est cohérente et j’ai énormément en apprendre plus sur cette catastrophe que tant de gens connaissent sans connaître. Devant son poste de télévision, il est impossible de s’imaginer l’horreur de la réalité, la peur, le manque d’informations des médias locaux, la nécessité de fuir… J’avais envie d’en découvrir plus, d’en savoir plus, malgré la morbidité des descriptions, j’avais finalement envie de savoir comment cet enfer avait été vécu par les habitants de la région.
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