Titre original : On the Road
Auteur : Jack Kerouac
Édition : Folio
Date de parution : 1957
Nombre de pages : 436
Genre : Autobiographie
Décor : USA
Lu en : Août 2014
Quatrième de couverture : "Sur la route" est le livre clef de la beat generation. C'est le récit des errances de l'auteur (Jack Kerouac porte le pseudonyme de Sal Paradise) sur les routes américaines. Voyageant en auto-stop, logeant chez qui l'accepte, partageant femmes et alcool avec des amis d'un jour, Kerouac s'abandonne à la loi du hasard, à la recherche d'une fraternité réelle. "Sur la route" est le compte rendu de cette quête, de ses moments d'euphorie, mais aussi de ses passages à vide et ses échecs.
Mon avis : Que dire de Sur la Route… Tout est dans le titre je crois : Jack Kerouac a décidé de transmettre son histoire en écrivant le récit de sa jeunesse, quand il partait en virées sur la route avec une bande d’amis pour sillonner l’Amérique avec eux. Avec l’avis très négatif qu’Enorah avait émis, j’ai tout de suite pensé que j’allais probablement détester ce livre. Toutefois, comme elle avait ajouté, vu que j’aime beaucoup voir du monde, que je serai peut-être plus sensible qu’elle à certains aspects de cette lecture. Ce ne fut pas vraiment le cas, car les passages que j’ai apprécié où il décrit les lieux qu’il découvre sont beaucoup trop rares et beaucoup trop courts. A croire que les descriptions des taudis où il passe certaines nuits ou participe à des fêtes endiablées sont bien plus importantes que la découverte de tous les endroits magnifiques qu’il traverse… Autant dire que j’ai été déçue de voir la petite étincelle d’espoir d’avoir une chance d’apprécier un peu cette lecture s’éteindre.
D’habitude, je commence toujours par critiquer le fond, avant de critiquer la forme, parce que je me dis qu’un livre même bien écrit ne vaut absolument rien si l’histoire ne tient pas debout, alors qu’il m’est arrivé d’éprouver une certaine tendresse pour des histoires magnifiques dont l’écriture n’était pas formidable… Toutefois, dans le cas de Sur la Route je suis obligée de commencer par la forme, car même avant de parler de l’écriture en tant que telle, il y a déjà un élément que j’ai tout simplement détesté et qui a méchamment fait souffrir mes yeux : la mise en page inexistante de la version que j’avais entre les mains ! J’avais été prévenue qu’il existait deux versions : la version originale, qui ne contient ni chapitre, ni paragraphe, ni même de retour à la ligne dans les dialogues et une version « améliorée » où tous ces éléments ont été corrigés, probablement pour éviter au lecteur d’avoir les yeux qui saignent après trois pages. Malheureusement pour moi, c’est la première version que j’ai trouvée, mais je me suis dit qu’après tout, si c’était comme ça qu’il avait voulu l’écrire, ça pouvait être intéressant de le lire comme ça. Et bien non, c’était une grosse erreur de ma part ! Ce n’était pas intéressant, ça n’apporte rien, si ce n’est un élément négatif de plus à ajouter dans les raisons qui m’ont fait détester ce livre.
Je tiens à préciser que cette mise en page n’est pas seulement pas très agréable à lire, mais rend également certains passages presque incompréhensibles. Je pense ici notamment aux dialogues, où on ne sait plus qui parle à qui après le premier échange et où des petits « dit-il » sont ajoutés entre les phrases sans trop savoir si le protagoniste continue de parler ou si la parole passe à son acolyte. Cela m’amène tout logiquement à un autre problème, qui n’aide pas à apprécier la lecture : la quantité abracadabrante de personnages qui se ressemblent tous et qu’on finit très rapidement par confondre ou tout simplement oublier avant de les retrouver parfois 150 pages plus loin… Certains me diront peut-être qu’il faut avoir un petit papier avec les noms des personnages à côté pour savoir qui est qui, mais non, quand je lis un livre, c’est typiquement le genre de chose que je ne vais pas faire, surtout pour un livre de cette taille-là. (Pas comme pour le cas de Game of Thrones ou du Seigneur des Anneaux où je peux vraiment comprendre l’utilité d’un tel aide-mémoire, même si pour le coup, l’idée ne m’enchante guère plus.) Alors oui, je comprends, Kerouac a plein d’amis (plus si affinité), et je suis bien contente pour lui, mais ce n’est pas une raison pour tous les faire apparaître dans son livre, parce qu’il faut être honnête, il y en a un sacré tas qui ne sert à rien.
Certains y verront peut-être un « style personnel » de l’auteur, une volonté de raconter son histoire telle qu’elle est, « sur la route avec ses potes », sans prendre le temps de faire des fioritures. Je n’ai pas vraiment retrouvé de patte derrière ces phrases mises bout-à-bout sans grand intérêt. Pour ceux qui ont aimé, je peux vous conseillez mes albums photos/ récits de voyages, qui sont un peu de la même trempe… Sauf que moi, j’ai fait des paragraphes, la mise en page est correcte et je ne présente pas l’intégralité des gens que j’ai rencontrés sur place. C’est peut-être un peu rude comme façon de voir les choses, mais j’ai presque l’impression d’avoir moins bâclé mon travail que lui. J’ai lu quelque part qu’il a rédigé toute son œuvre en quelques semaines, ce qui a l’air d’être un record. Peut-être, mais ça ne m’a que confortée dans ma pensée qu’il avait bâclé tout ça en moins de deux. Alors de là à appeler son bâclage un style, j’ai de la peine…
Venons-en au contenu réel du livre : son histoire ! J’ai déjà évoqué le fait que je n’avais pas retrouvé les éléments qui auraient pu me faire voyager à ses côtés, mais avec tout ce qu’on dit sur la génération « beat » décrite dans ce livre, j’aurai pu apprécier cet aspect malgré l’absence des descriptions qui auraient pu me faire rêver. Là encore, grosse déception… Je ne savais pas exactement ce qu’était la génération « beat », mais autant dire que je n’ai pas du tout été attirée par cette première découverte. Tout au long de l’histoire, on a droit aux récits de grosses beuveries, de fumettes, de parties de jambes en l’air plus malsaines les unes que les autres et de problèmes d’argent. Je ne suis pas facilement impressionnable, mais j’ai presque été un peu choquée par tous ces éléments. J’ai trouvé ce mode de vie triste et absolument vide de sens, des jeunes gens désœuvrés qui n’ont pas l’air d’avoir envie de sortir du trou qu’ils se creusent.
Ce qui m’a le plus dérangée je crois, c’est que durant quelques brefs moments, j’ai envié Kerouac et son insouciance et son courage de partir à l’aventure quand il veut, où il veut, sans rendre de compte à personne, capable de se relever à chaque fois en trouvant un petit boulot çà et là. Mais rapidement, je me suis rendu compte que premièrement, nous ne vivons pas à la même époque lui et moi, et aujourd’hui, il n’est pas vraiment possible de partir à l’aventure de la sorte. En fait, c’est cela que j’envie, cette belle époque où il était possible de faire du stop sans trop risquer sa vie, pouvoir vivre ses rêves et s’établir n’importe où en sachant qu’on y trouvera facilement un petit boulot et un endroit pour vivre. Dès que j’ai réalisé que c’était cette époque qui me faisait ressentir ça et non les agissements de Kerouac, je me suis rendu compte que ce que je prenais pour de l’insouciance était de l’inconscience et son courage, un mélange d’égoïsme et de volonté de fuir. J’ai eu envie de lui tordre le cou quand plusieurs fois il a dépensé son dernier sou pour se souler et faire la fête. A croire qu’il n’apprend jamais la leçon, vu qu’il arrive toujours se relever, mais cela tient plus de la chance que de la réelle volonté de s’en sortir… Alors bon, dans son cas, j’aurais été plus prévoyante et n’aurait jamais dépenser mes dernières économies dans des choses aussi futiles que de l’alcool alors que je sais que je ne pourrais pas manger pendant les jours qui suivent, mais quand même, on pourrait penser qu’il grandisse un peu et apprenne à prendre soin de lui. Et bien non… Il finit immanquablement par appeler sa pauvre mère au secours et j’ai juste fini par le trouver pitoyable.
Ce livre représente selon moi l’histoire d’un jeune complètement désœuvré, qui ne veut pas prendre ses responsabilités et finit par les fuir, préférant sillonner ces terres inconnues et pleines de promesses. Il se retrouve obligé de travailler pour obtenir un peu d’argent, mais cela ne lui servira pas à grandir, non, il préfère faire la fête, boire, écouter de la musique et s’envoyer en l’air avec la moitié de ces connaissances… J’ai trouvé Kerouac triste et pitoyable et à sa place, j’aurais eu honte d’écrire que j’avais bêtement passé du temps enfermé à picoler avec mes amis, alors que l’opportunité s’offrait à moi d’explorer tant de choses incroyables !
Alors pour résumer ce long avis : je n’ai rien (ou presque) aimé dans ce livre. Les promesses (que ce soit de voyage ou de découverte de la génération beat) n’ont pas été tout à fait tenues selon moi. Donc j’ai été complètement insensible à cette histoire dans son ensemble et d’apprendre que Kerouac a mis si peu de temps pour écrire son livre m’importe peu, selon moi, même sous prétexte qu’une écriture rapide permet de parler avec son cœur, je pense qu’il aurait gagné à y retravailler davantage et je ne comprends pas pourquoi il n’a pas voulu le reprendre un peu quand des éditeurs lui ont fait cette remarque. (Un nouveau besoin pressant de liquidité pour finir le mois sans devoir faire la manche à sa mère une énième fois peut-être ?)
Ahah, prête pour attaquer un autre livre de la Beat Generation quand même? xD Parait qu'ils ne sont pas tous une plaie à lire comme Kerouac quand même ahah
RépondreSupprimerPas sûre... je crois qu'il me faut encore quelques années pour faire passer la pilule ! XD
RépondreSupprimerJe lis ton avis et je comprends rien lol, j'ai abandonné le livre au bout de 30 pages je crois... je n'ai pas pu aller plus loin à cause de "La forme"... Parce que j'ai vu le film et je me demande du s'il s'agit de la même histoire... j'avoue je suis perdue... complètement perdue... as-tu vu le film toi ?
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